• Et oui, c’est ça, l’Éthiopie !

    Oui, je sais cela fait plusieurs jours que vous êtes tous rivés à vos écrans dans l’attente de la narration de mes dernières péripéties. Aimerai-je à faire languir mes assidus lecteurs ?

    Paris – Addis Abeba :

    Le retour avec Air Inch’Allah s’est fait sans aucun encombre,à la limite du décevant. J’étais pourtant déjà toute prête à tester la piscine d’un super grand hôtel du Caire, parce que les pyramides, c’est du déjà vu ! Le bouquet final de ce retour est que je suis même arrivée à l’heure prévue (à 10 minutes près) et mes bagages sont aussi arrivés en même temps que moi.

    L’après-midi même de mon arrivée, Ephrem m’a demandé de le remplacer dès le lendemain car il était fatigué et avait besoin d’un peu de repos. Tu m’étonnes ! Non seulement il a dû faire ses cours habituels mais il a aussi dû assurer les miens. À mon avis il s’est fait 35 heures en 24 heures pendant un mois (ce qui devrait assurément plaire au caniche nain du « travailler plus pour gagner plus ») !

    Entoto


    À peine eu le temps de défaire mes bagages qu’il a fallu remplir de nouveau le sac à dos pour partir en ballade pendant une semaine en compagnie de JP, Mich’ de Foug’, d’Evelyne (dans l’ordre papa, maman, taty) et tout un petit groupe (Gérard, Michèle, Annie, René et Nicole, Bernard et Annette, Alain et Irène, Henry et Chantal). Après une première journée à Addis : direction le grand nord !... Mais pas celui avec les ours polaires, non, non, celui avec grand soleil et paysages « canyoniques » ! Nous étions accompagnés pour notre petite expédition de Tariku, guide de son état, dont le nom est passé par à peu près toutes les variations possibles : Kirikou, Darry Cowl et j’en passe, l’essentiel étant de conserver le rythme phonique !Quand il a fallu passer à l'apprentissage de "merci", au lieu de "amassa guénallho", nous sommes arrivés à "agaça mégalo" ! Le fameux "echi" a posé nettement moins de difficultés !

    Le lundi matin, réveil à 4h00 du matin car il fallait absolument, absolument, absolument que nous soyons à 5h00 à l’aéroport afin de pouvoir embarquer sur le vol de 7h10. En effet en ces périodes festives de l’année éthiopienne, il semblerait qu’Ethiopian Airlines pratique la surréservation… Ça se pourrait bien car nous n’avons pu prendre que le vol de 9h20. Autant dire qu’il commençait à faire faim. Enfin bon, c’est ça l’Éthiopie !

    Atterrissage à Lalibela… Toujours les mêmes émotions à la re-redécouverte de ces paysages grandioses. Arrivée à l’hôtel : il semblerait que la surréservation ne soit pas seulement le fait d’Ethiopian Airlines… Le nombre de chambres réservées ne correspond au nombre de personnes et bien évidemment ce n’est pas tout à fait à notre avantage ! On nous propose tout d’abord une grande chambre pour 4 personnes. Le seul truc c’est qu’il n’y a que deux lits simples… Au final, on se retrouvera pour beaucoup d’entre nous du groupe (mais pas tous !) dans la configuration suivante : un lit simple pour une personne (ouf) et matelas au sol dans les espaces laissés libres entre les lits ! Pour ma part, j’ai eu le matelas au sol et j’ai très bien dormi même s’il nous a fallu avec Évelyne, à quelques reprises, siffler « tea for two » … mais bon c’est dur de siffler quand on rit !

    Pendant les deux jours que nous avons passé là-bas, j’ai comme qui dirait, retrouvé des personnes que je connaissais à chaque coin de rue… Pire que ma mère dans Fougères ou sur la place de l’Étoile ! À l’hôtel, le réceptionniste, c’est Sisay (il travaillait avant chez Sophie), à la cafétéria, je retrouve ma Zaouditou, ma petite sœur de Lalibela. Avec toute une partie du groupe, nous sommes allés boire une bière chez Sophie. Boaahhh, quand Mich’ de Foug’ a remercié Sophie d’avoir pris soin de moi en 2006, elle y est allée de sa petite larme et donc moi aussi et je ne suis pas sûre qu’Évelyne et JP furent très loin derrière !

    Pendant ces deux jours, nous avons eu l’occasion de profiter des processions pour la fête de Timkat, l’Épiphanie pour les chrétiens orthodoxes d’Éthiopie,


    Procession de Timkat

    Sortie des Tabot (l'Arche d'Alliance) des églises

     

    Procession de Timkat - Lalibela

     le tabot est de sortie !

    Les tabots retournent dans leurs pénates... Grande procession pour les accompagner... 

    Procession de Timkat - Lalibela

     

    de visiter les onze églises monolithiques ou semi-monolithiques,

    églises - Lalibela

    Bete Medhane Alem

    églises - Lalibela

    à l'intérieur de Medhane Alem

    églises - Lalibela

    Dans l'enceinte de Bete Mariam

    églises - Lalibela

    églises - Lalibela

    La plus connue mais elle mérite son succès !
    Bete Gyiorgis

    de découvrir mes lieux favoris pour la pause pipi : le Roha Hotel qui est quand même l’hôtel 5 étoiles de Lalibela (attention je suis peut-être une farenji sans le sou mais j’exige tout de même un certain standing pour le pipi-room !), de faire un tour à la galerie de Tegegne qui a fait un très bon chiffre d’affaires ce jour-là à mon avis ! Il faut dire que ses aquarelles sont magnifiques, enfin je dis ça mais j'dis rien !

    Alors que la fête de Timkat battait son plein et qu’il y avait donc beaucoup, beaucoup de monde à Lalibela, Tariku nous a donné rendez-vous au Roha Hotel pour le déjeuner mais il n’avait pas réservé ! Nous avons donc dû changer de crémerie pour le repas, une fois la jonction faite entre tous les membres du groupe. Cela a un peu râlé dans les chaumières ! Faire cela à des français ! Des amerloques, tu leur files un vulgaire hamburger à manger vite fait sur un coin de parking, ça peut passer, mais nous les français, si nous n’avons pas un repas digne de ce nom, dans un lieu confortable, ça râle ! Le français est râleur, nous devons bien l’admettre, surtout en matière de gîte et couvert ! Tariku aura donc appris, tout de moins on peut l’espérer, qu’on ne fait pas risquer de rater le repas à des français ! Cela a fini par s’arranger, nous avons fini dans l’hôtel d’en face, chez les curés et nous avons pu nous sustenter ! C’est ça l’Éthiopie !

     

    Mercredi matin, départ vers 8h30, après quelques inquiétudes cependant car un des 4x4 montrait des difficultés au démarrage. Aurions-nous à pousser le véhicule après chaque arrêt ? Nous prenons la route vers Sekota. À partir de là, on commence à manger de la poussière en grand quantité.

    en route vers Mékellé

    Masques anti-poussières

    en route vers Mékellé


    À Sekota, nous faisons une pause-déjeuner. C’est l’occasion pour notre petit groupe de découvrir le standard des toilettes éthiopiennes en dehors des lieux touristiques. Pouahhh ! Ça schnouffe ! Surtout respirer par la bouche, fermer les yeux et tant pis s’il y en a un peu sur les chaussures ! Puis direction Abyi Adi, dans le Tigray. À déplorer pour notre convoi, deux crevaisons très vite réparées par des chauffeurs qui n’ont pas les deux pieds dans le même sabot !


    en route vers Mékellé

     

    Les paysages tout au long de cette journée de route n'ont cessés de nous surprendre et du coup, cela a fait une bonne séance de gym pour Évelyne qui se trouvait à gauche dans la voiture et voulait prendre des photos du côté droit !

    en route vers Mékellé

    en route vers Mékellé

    en route vers Mékellé

    Oh un baobab ! Le baobab, c'est un peu comme le dromadaire, on adore voir les premiers, mais à la fin ça pourrait devenir lassant !

    en route vers Mékellé

    Et là où est-on ?

    en route vers Mékellé

    en route vers Mékellé

    C’est aussi là, l’occasion de découvrir ce que signifie un hôtel modeste en Éthiopie. Beaucoup d’entre nous aurons le droit à une chambre avec salle de bain privative mais cela signifiera : pas de fenêtre dans la chambre, lit avec vue sur les w.-c. et donc effluves en ligne directe vers le nez. Ben oui, le tout-à-l'égout en Éthiopie a encore quelques progrès à faire. Mais bon, c’est ça l’Éthiopie ! Pour ma part, j’ai été un peu plus gâtée : chambre sans salle-de-bain, uniquement un pot de chambre. Du coup si on ne l’utilise pas : pas d’odeur !!!! Nous sommes restés deux nuits dans cet hôtel, le temps de visiter quelques églises du secteur… Encore des églises ?! Ben oui… C’est ça l’Éthiopie ! Seulement dans une des trois églises que nous visitons ce jour-là, les femmes ne peuvent pénétrer. Mince, on aurait donc fait cette grimpette pour des prunes ? Mais non, on peut visiter une autre petite à côté. Oui mais Tariku monte avec les mecs visiter l’autre église. Il me charge donc du rôle de traducteur pour la visite de cette petite église. Oui, enfin, je parle amharique… Certes je me débrouille mais de là à pouvoir traduire correctement une visite. Bon heureusement qu’il n’y avait pas trop de choses à expliquer, mon amharique de base a presque suffi !

    Les chaussures d’Évelyne ont profité de cette halte pour faire savoir leur ras-le-bol de la vie : elles se sont mises à battre de la goule sérieusement. Évidemment elles ont entamé leur mouvement de grève successivement et toujours à l’occasion d’une petite marche. Il nous a donc fallu improviser des réparations avec des cordons de lunettes. Le soir, de retour à l’hôtel, notre chauffeur a trouvé rapidement une solution : le petit cireur de chaussures d’en face est aussi un cordonnier émérite. Les chaussures sont maintenant reparties pour une dizaine d’années !

    Vendredi matin : départ pour Mékellé où nous arrivons pour le déjeuner. C’est aussi l’occasion d’apprendre que je quitte le groupe en fin d’après-midi après une visite… d’église ! Ben ça alors, je ne m’y attendais pas, je croyais que nous passions tous la nuit à Mékellé et que je quitterai tout le monde le matin. Donc nous voilà partis visiter le monastère de _?????_. Le prêtre nous explique que la croix de l’église pleure deux fois par an. Vous voulez la voir ? Allez, 100 birrs et on peut voir la croix qui pleure…

    La croix qui pleure sauf ce jour là !

    La croix qui pleure sauf ce jour là !

    fresques
    sur son cheval blanc, c'est Gyiorgis !

    monastère du Tigray

    monastère du Tigray

    Oui mais bien évidemment on n’est pas le jour où elle pleure alors elle reste totalement de marbre, enfin plutôt de laiton ou autre matière de ce style ! Je suis déçue ! Par contre moi, je suis loin de rester de marbre car c’est le moment des adieux et comme Mich’de Foug’ se met à pleurer, je me mets aussi à pleurer. Et tiens JP, c’est quoi ça ? Ce petit truc qui brille au coin de l’œil ? Le petit groupe continuera sa route pendant que je retournerai à Mékellé.

    Vendredi soir : je découvre ma chambre d’hôtel avec contentement : salle de bain privative avec eau chaude, w.-c. le tout sans aucune fuite d’eau, pas de mauvaises odeurs. Bref, le luxe ! J’ai pris des photos histoire de faire rager quelques membres du groupe qui ont eu à loger dans un hôtel de catégorie modeste (à mon avis un peu en dessous du standard éthiopien bien évidemment) : pas d’eau, hygiène douteuse… Boahh, ils auront un super hôtel à Axoum !

    mon hôtel super classe de Mékellé

    Mon super hôtel à faire pâlir de jalousie...

    ma salle de bain super classe de Mékellé

    Tout à fait dans l'esprit du palais de Yohannès IV.

    ma chambre super classe de Mékellé

    Ma super chambre à faire pâlir d'envie...

    ma salle de bain super classe de Mékellé

    Mon super ballon d'eau chaude sans fuite à faire pâlir d'envie

    ma salle de bain super classe de Mékellé

    Ma super douche à faire pâlir d'envie !

    Samedi : vol pour Addis Abeba. Je tiens à souligner ici et avec insistance que mon vol est parti avec 10 minutes d’avance de Mékellé, arrivée sans encombre à Addis Abeba, via Lalibela, et j’ai récupéré mon sac à dos sans difficulté. C’est aussi ça l’Éthiopie !

     

    Voilà, depuis que j’ai écrit ces quelques lignes, le petit groupe est reparti pour la France après quelques dernières frayeurs : leur avion de ligne intérieure allait-il être à l’heure ? allaient-ils pouvoir attraper leur correspondance pour Paris ? J’avoue avoir brûlé quelques cierges dans cet espoir, parce qu’une ou deux soirées en plus à Addis, ça aurait été chouette ! Mais je n’ai pas dû faire assez de grâces ! Ils ont eu leur vol pour Paris…


     

    Entoto

    A l'église d'Entoto

    Entoto - vous prendrez bien un petit bout de barback ?

    Ça vous dit un petit bout de barback ?

    Lalibela - René et les dangers du jus de mangues

    Après les désastres d'un jus de mangues volant... Sacré René !

    Lalibela

    fenêtre d'une des églises de Lalibela... mais je ne sais plus laquelle !

    Abyi Adi - une église là dans la montagne !

    Tout là-haut dans la falaise, une église !

    Abyi Adi - un groupe de farenji dans la montagne

    Le petit groupe de farenjis

    Abyi Adi - un groupe de farenji harcelés par des enfants

    Et jamais très loin, une floppée d'enfants !

    Abyi Adi et ses alentours - des vaches sous euphorbes arborescents

    Vaches prenant l'ombre sous des euphorbes arborescents.

    Encore une église ?!

    Toujours notre petit groupe mais devant une autre église

    Encore une église ?!

    Encore une église ?!

    Encore une église ?!

    Encore une crevaison ?!

    Tiens ! On a crevé !

    Et ça a fait PPPOOOOFFFFF !

    "Et ça a fait PAAAAAAAAAAFFFFFFFF !"

    Bernard

    Bernard

    Annette

    Annette

    Évelyne, ma tatie

    Évelyne

    Alain

    Alain

    Irène et Évelyne

    Irène et Évelyne

    Mich' de Foug', ma maman

    Mich' de Foug'

    JP, mon papa

    JP


    Alors que j'étais en train de mettre en ligne cet article hier après-midi, un jeune garçon vient m'interrompre et me demande : Tu es Abeba ? Je t'ai reconnue, tu étais chez Sophie...
    C'est ça l'Éthiopie : un pays grand comme deux fois la France mais si petit !


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Février 2010 à 14:02
    Super la Bete Gyiorgis.
    Et puis je ne me lasserais pas des Baobab moi.
    Bon retour en Ethiopie !  
    2
    mich de foug
    Vendredi 5 Février 2010 à 11:39
    c'est bien vrai, l'Ethiopie, ça apprend la patience et une foule d'autres choses, entre autres que nous sommes sacrément nantis et que nous trouvons le moyen de nous plaindre.
    En plus, ce fut un fabuleux voyage au pays de la reine de Sabah, paysages superbes, une population souriante, malgré le dénuement total, un groupe hyper sympa et tonique, et la présence (un peu rationnée quand même) de notre Fabeba
    merci Fabounette de nous avoir dit : bon, quand est-ce que vous venez me voir ?
    3
    Fabeba Profil de Fabeba
    Vendredi 5 Février 2010 à 13:57
    Ben de rien ma mamounette !
    4
    Evelyne_
    Vendredi 5 Février 2010 à 14:19
    Quelle aventure ma Fabounette ! Comme tu as pu le voir dans la vidéo que j'ai mis en ligne, les parties de rigolade n'ont pas manqué pendant la suite de notre périple. J'ai retrouvé la neige à Lorient en arrivant, quel choc... Depuis, je suis en train d'épuiser mes réserves de SMECTA, aie...
    Rorororopoutous
    5
    Fabeba Profil de Fabeba
    Vendredi 5 Février 2010 à 14:44
    Oserai-je l'écrire sur le blog ? Allez je le tente...
    Alors ma taty, on a la taupe qui r'verge ?
    Ouais, pas très classe, mais je me marre toute seule devant mon écran !
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    6
    yemikael
    Lundi 15 Février 2010 à 13:51
    yes ma sista!
    merci pour ton blog super!
    tu nous permes d'être à tes cotés de découvrir au travers de tes yeux l'Ethiopie! et ton humour tu me fais tellement rires...
    encore merci et profites bien!
    Bless!
     so de l'inalco 2008
    (mon adresse sur yahoo fonctionne tjs et merci de m'avoir répondu!) 
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