• Johnny Hallyday est un petit joueur !

    J'y étais ! Mais où ça donc ? À l'évènement inter-planétaire : the Great Teddy Afro's Concert ! Yeah man !... ouais, enfin moi, c'est woman, si cela ne dérange pas trop...Un peu plus tôt dans la semaine, en voiture avec Robel, je vois l'affiche pour un concert. Je déchiffre et là, stupéfaction : « Teddy Afro en concert le 30 de Mäskäräm. Il est donc sorti de prison ? » (Teddy Afro était en prison depuis un peu plus d'un an, officiellement suite à un délit de fuite lors d'un accident de voiture... Officiellement...) Robel : « Ouais depuis au moins deux mois... Tu veux y aller ? » Moi : « C'est possible ? » Robel fait alors cette expression conjuguant haussement d'épaules et de sourcils, tête légèrement penchée sur la gauche avec un petit sourire dans le plus pur style « avec la SNCF tout est possible ! ». Robel Le Magnifique, quoi !

    Dimanche 11 octobre, soit le 30 de Mäskäräm, en fin de matinée : « Tiens Fab, la place pour ce soir »... Une place pour le concert au Stadium pour Teddy Afro en V.I.P. siou plaît ! Waow trop d'la balle ! Rendez-vous donc à 18h00 au Stadium devant l'entrée V.I.P. !

    18h00 : J'arrive au Stadium. Comme je suis venue à pied depuis un autre quartier de la ville, je suis évidemment arrivée à l'opposé de l'entrée VIP. Il faut donc que je contourne tout le stade. Je saisis alors toute la dimension de ce concert... Les abords du stade sont noirs (sans mauvais jeu de mots) de monde. Le stade est déjà rempli et des militaires circulent tout autour pour tenter d'assurer un certain ordre. Entre deux groupes de militaires, les personnes sans tickets se lancent à l'assaut des murs pour tenter de rejoindre le haut des tribunes : free ticket ! Mais il faut être sportif et avoir des dons certains pour l'escalade !

    Je parviens enfin devant l'entrée V.I.P.... Oups, pas de Robel et on est plutôt nombreux à avoir des tickets VIP. Il semblerait que les militaires ne considèrent pas ces tickets comme un laisser-passer. Ils m'envoient vers une autre porte. À cette autre porte on me renvoie vers la première. J'ai dû faire cet aller-retour à peu près trois fois. Je m'apprête à laisser tomber et à attendre que Robel arrive (oui mais à quelle heure ?!) quand une jeune femme qui a repéré mon ticket me fait signe que c'est le moment d'y aller, les militaires laissent passer les tickets VIP ! Yes !

    À mon tour de faire sus à la grille ! Première reculade car c'est aussi l'occasion pour certaines personnes sans tickets d'essayer de se faufiler. Certains y parviennent, d'autres sont repoussés par les militaires. Aïe mon pied ! Il était juste derrière le mec qui s'est fait refouler par la douceur militaire ! J'y retourne !... Ouf, ça y est, j'ai passé la grille ! Mais ce n'est pas fini, loin de là !

    Entre les tribunes et moi, se trouve une porte vitrée farouchement gardée elle-aussi, par d'autres militaires (c'est dingue ce que ce pays compte comme militaires !). Au bout d'une dizaine de minutes, je ne sais comment, je suis juste derrière la porte, toujours fermée. Et là, je me trouve compressée entre la porte et les gens derrière moi. Je ne parvient pas à déterminer si c'est mon visage qui se trouve incrusté dans la vitre ou bien si c'est l'inverse... Je pense que je vais bientôt finir comme le poisson plie lorsqu'il y a quelques millénaires, il a subi une compression latérale et que désormais on peut le taxer de tronche en biais ! Je parviens à comprendre que les militaires demandent à ce que l'on se mette sur deux files... Rigolos, va ! Je ne peux même pas bouger le petit doigt !

    Et la porte s'ouvre... Fouille du sac puis volée de marches. Et là, zut, tribune blindée ! Ok, comment je fais maintenant ? Je me laisse porter par le mouvement de la foule... en même temps je n'ai pas vraiment le choix car c'est en quelque sorte un tsunami. Je me retrouve coincée en bas de gradins où sont assis des gens. Résultat, sous la pression des corps, me voilà sur les genoux d'un monsieur. La densité au mètre carré bat des records. Je constate qu'il y un petit gamin à côté de moi. Je me dis qu'il va mourir étouffer à ce rythme là. J'alerte mes « proches » voisins « lidj alle » et nous parvenons à le soulever. Et le gamin de dire « Enat alletch » (p'tit con, il parle de moi en terme de « mère » ! Toi tu vas retourner vite fait d'où tu viens !) C'est ensuite à mon tour d'être extirpée. Bien qu'étant plus haute maintenant, je suis toujours sur les genoux du monsieur... Je ne comprends toujours pas comment cela peut être possible mais bon, j'appellerai cela  « la loi de la foule ».

    Après cinq minutes d'équilibre précaire sur les genoux de ce monsieur, dont d'ailleurs je n'ai pas vu le visage (je n'ai pas encore les qualités de contorsions du cou de la chouette) bien que m'étant platement excusée un milliard de fois en 5 minutes, une percée s'opère et en même temps que l'on me dit d'y aller, on me pousse vers cette percée. Je descends la tribune et me voici sur la pelouse du stade !!! La pelouse foulée par le grand et splendide Haïlé Gebré Selassié (qui à 36 ans vient de remporter le marathon de Berlin...Info juste comme cela au passage) ! Waow ! Texto à Robel pour lui faire part de mon succès, puis tour d'horizon du stade : c'est archi-hyper-blindé. La foule scande régulièrement « Teddy, Teddy, Teddy ». Johnny Halliday au Stade de France, c'est du pipi de chat à côté ! Certes ce stade en a vu d'autres, enfin quand même j'espère qu'ils ont vérifié l'état de la structure en béton !

    Teddy Afro fait son entrée sur scène. Cris, hurlements, applaudissements.  Je suis un peu loin mais a priori il a revêtu sa tenue habituelle : pantalon noir, veste blanche mais pas de chapeau ! Le concert commence sur Abogida et là, le délire monte d'un cran. Tout le monde saute, filme, téléphone aux amis.  Une ambiance du tonnerre ! Je me suis même surprise à esquisser quelques pas de danse. Si, si, je vous jure ! C'est pour dire ! Ah la magie des rythmes éthio-reggae...

    À la fin de la première partie, j'appelle Robel : T'es où, man ? Tu vas tout louper ! Robel : T'inquiètes ! J'suis dans les backstages... Attends je lève mon chapeau tu me vois ? Rejoins moi !

    Jonction faite : je pénètre dans le sein des saints. Je demande à Robel s'il n'a pas eu trop de soucis pour rentrer. Il fait alors sa fameuse mimique conjuguant haussement d'épaules et de sourcils, tête légèrement penchée sur la gauche avec le petit sourire « avec la SNCF tout est possible ! ». Je ne suis pas sponsor pour rien... Robel Le Magnifique, quoi ! (Précision : en fait c'est BGI le sponsor, mais comme BGI, c'est beaucoup Robel, alors rendons à César ce qui est à César !)

    Comme je suis un peu fatiguée, vous savez ces petits points dans le dos un peu douloureux lorsque l'on reste debout trop longtemps, je fais un petit sitting, rejointe rapidement par Mero Sisay, une petite gamine des rues qui je ne sais comment à réussi à rentrer dans le stade jusqu'aux coulisses... Magie de l'Éthiopie et système D d'enfer !

    Teddy revient sur scène, désormais vétu d'une tunique bleue aux motifs éthiopiens (mais je ne sais pas d'où en Éthiopie). La deuxième partie commence par un hommage à Tlahoun Gessesse, grand chanteur éthiopien mort en avril dernier. Le stade vibre d'émotion. C'est splendide. A la fin de la chanson , Teddy met un genou à terre et se cache le visage dans une main. Il pleurt la chouquette ! Et la foule de scander "Ayzoh Teddy ! Ayzoh Teddy". Quel show man quand même ! Puis les rythmes éthio-reggae reprennent la place. La troisième partie commence par un nouvel hommage. Cette fois-ci c'est pour Mahoud Ahmed... j'sais pas s'il est mort mais en tout les cas, toutes les personnes, qu'elles soient dans les tribunes ou sur la pelouse, dansaient à l'unisson. Cela donnait un visuel incroyable !

    Il est plus de 23h00, le concert bat toujours son plein... Bon, je ne veux pas faire ma précieuse (quoique ce soir je suis une V.I.P. !) mais ça caille un peu parce que là, j'ai ma polaire québécoise et une doudoune sans manche par dessus, et quand même, l'humidité (il pleut depuis 4 jours... no comment !) arrive à se glisser le long de la colonne vertébrale. J'ai les ongles qui commencent à être violets et les pieds sont désormais insensibles. En plus, j'ai mal au dos et mon petit  point douloureux de la hanche, chopé lors des manif de juin 2003 (ou 2002 ?) se rappelle à moi ! Alors, ouais Teddy c'est chouette mais là je vais me casser...

    Concert de Teddy Afro

    Concert de Teddy Afro

    Concert de Teddy Afro

    Concert de Teddy Afro

    Concert de Teddy Afro

    Le petite mec en bleu, ben c'est lui !

     

    Concert de Teddy Afro

    Je n'ai pas pu faire plus près, mais en bleu c'est toujours lui !

    Concert de Teddy Afro

     


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  • Commentaires

    1
    parents
    Jeudi 15 Octobre 2009 à 14:03
    eh bien ! connaissant ma souris agoraphobe ! ce fut sans dout des moments fort intenses...
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    2
    Fabeba Profil de Fabeba
    Samedi 17 Octobre 2009 à 15:25
    eoui mais depuis les coulisses, c'est un peu moins peuple !!!
    3
    Evelyne_
    Mardi 20 Octobre 2009 à 20:29
    Après ce bain de foule, t'es parée pour venir avec nous aux Vieilles Charrues !
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