• Les cours de français à IBEX… tout un poème !

    Ce n’est pas tant les cours de français qui sont un poème mais je dirais pour être plus précise que c’est l’organisation générale de l’école qui est un poème : un gros, gros bordel !Avant toute autre chose il me faut vous raconter une anecdote pour passer ensuite au vif du sujet. Cette école propose une réunion pédagogique chaque mois. Jusqu’ici pas de problème. Cette réunion a lieu le dimanche à 13h00. Premier problème. Pour les vacataires comme ma pomme, elle n’est pas payée, ni défrayer, ni quoique ce soit de ce genre. Deuxième problème. Si on n’y assiste pas, une retenue sur le salaire est faite : -200 birrs pour la première réunion ratée, -400 birrs pour la deuxième réunion ratée, etc. Troisième problème. Jusqu’alors on ne m’y avait pas conviée et je n’avais pas vraiment essayé de m’y faire inviter. Mais ce qui devait arriver arrivât : Miss Febyenne, we will have a meeting next Sunday… RÉVOLUTION ! Premier argument : savez vous que même le bon dieu lorsqu’il a créé la terre, s’est reposé le dimanche ? Deuxième argument : une réunion pédagogique est-elle considérée comme du travail ? Oui. Par conséquent, tout travail doit être rémunéré, non ? Telles sont les lois internationales du marché du travail, ce n’est pas que j’adhère à toutes mais à celle-ci quand même un peu beaucoup. Si ce n’est pas payé, je ne viens pas. Troisième point : je ne comprends pas quelle logique est en œuvre si vous ne payez pas mais que vous faites quand même des retenues sur le salaire pour toute absence. Un premier bras de fer s’est engagé. Cela a fait rire Ato Gezayhn… Aujourd’hui, j’entends certains profs dire que ce n’est pas normal… Je devrais peut être monter une cellule cégette en Éthiopie ? Lors du démarrage chaotique du premier semestre, je ne vous ai pas narré les péripéties d’emploi du temps, j’étais un peu occupée par d’autres choses. Mais là comme c’est re-belotte avec le second semestre qui s’amorce, je ne vais pas rater l’occasion une seconde fois ! Bon il est vrai que j’ai un peu participé à la cacophonie en changeant récemment mon emploi du temps (because of Alliance) mais franchement, dans ce bazar, cela ne change pas grand-chose. Samedi dernier, Ato Gezayhn, le directeur, me donne mon emploi du temps : le lundi de 9 à 10h40 : food and beverage production, de 11h00 à 12h40 : tour guide et tour operator ; le mardi de 11h00 à 12h40 : hotel management 1, le vendredi de 9h00 à 10h40 : tour guide et tour operator, le samedi de 13h30 à 15h10 : front office operation et de 18h00 à 19h30 : hotel management 2 (Notez au passage les horaires bilboc du samedi et en plus le samedi soir !). Lundi matin (l’empereur, sa femme et le petit prince), à Ibex, je tombe sur Ephrem qui me dit qu’il a cours ce matin à 9h00 avec tour guide et tour operator… Mais je les ai à 11h00 ? Nous appelons à la rescousse Kumera, un des permanents de l’école, qui ne sait pas où donner de la tête car en plus des problèmes d’emploi du temps, tous les étudiants sont massés devant le tableau d’affichage (et n’imaginez surtout pas un grand hall avec un grand tableau d’affichage, c’est l’Éthiopie !) et constatent avec effroi leurs notes (surtout celles en français…). Bon advienne que pourra, je prends déjà ma classe de 9h00 et on verra pour 11h00 ce qu’il se passe. Je démarre donc mon cours, je distribue les copies des examens et là, sur les remarques des étudiants, je constate que je me suis plantée royalement dans le calcul de toutes les moyennes. Oh ! p…… ! la vache ! il va falloir tout refaire et pas seulement les miennes mais aussi toutes les moyennes générales ! Je m’explique et je tente de vous expliquer : Normalement je suis sensée additionner toutes les notes, midterm, oral et writing exam pour obtenir un total sur 90, qu’ensuite je ramène sur 100. Rien de bien méchant, une petite multiplication et ça roule ! J’avais bien mes totaux sur 90 mais j’avais seulement additionner l’oral et le writing exam… Donc les notes étaient plutôt basses même pour les bons et très bons élèves… Que voulez-vous, à Ibex, ils m’ont demandé de rendre toutes les notes la veille pour le lendemain (et encore j’ai eu de la chance que ce ne soit pas l’inverse !) ce qui impliquait les corrections des examens oral et écrit, en moins de trois jours. J’ai donc dû travailler dessus un samedi et un dimanche complet. Bien évidemment, je n’ai pas manqué de souligner à Kumera ce que cela donnait lorsque je devais travailler le dimanche ! (petite allusion à certaines réunions, allusion parfaitement saisie !) Pendant que je suis en train de refaire tous mes calculs (et je tiens à préciser que ce ne sont pas des maths mais bien du calcul, hein Sabineuleu ?!), un par un, les étudiants viennent se plaindre de leurs notes. Un par un, je leur explique que je me suis trompée et que je suis en train de tout refaire et de tout vérifier… Ils ne pourraient pas s’organiser un peu et envoyer un délégué de classe pour poser les questions pour tout le monde ! Au milieu de tout ce capharnaüm, les étudiants qui n’ont pas fait l’examen me demandent de le leur faire passer un rattrapage. Les règles officielles de l’école sont que si un étudiant ne se présente pas à l’examen, il doit avancé une raison valable pour avoir le droit de le repasser. Mais qu’est-ce une raison valable en Éthiopie ? J’étais à des funérailles… Oui mais de qui ? Le certificat de décès est-il systématiquement établi ? Et puis même si on n’est pas de la famille directe, en Éthiopie pour un voisin de trois rues plus loin, on assiste aux funérailles, si un tant soit peu on ne se dit que bonjour. Alors, je fais comment moi dans ce bazar ? Et l’excuse je n’ai pas passé l’exam car je n’étais pas prêt, c’est valable ou pas ? Alors que j’étais harcelée, oui, oui, harcelée Madame, par les étudiants, je demande à Kumera mais quelles sont les règles de l’école dans le cas des absents aux examens ? S’ils payent 100 birrs, ils peuvent avoir le droit de repasser l’examen… Payer 100 birrs et pourquoi ne pas faire comme à l’école des fans tant qu’on y est ?! Il y a aussi les étudiants qui cherchent à négocier leur note... Un peu comme si on était sur le marché et que je leur vendais du poisson... sauf que je ne vends pas de poisson mais si je veux qu'ils ne restent pas muets comme des carpes, il faut leur faire passer la pilule avec douceur... Surtout ne pas s'énerver, surtout ne pas s'énerver... Bref du grand n’importe quoi !

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 25 Mars 2010 à 09:46
    La cégette à Adis, avec la même superbe que le parti communiste de Monaco.
    C'est du grand n'importe quoi et pas que du côté estudiantin. Ça fait penser aux pires écoles de commerce françaises.
    2
    servann Profil de servann
    Vendredi 26 Mars 2010 à 00:08
    bah, heureusement, tu t'es entraînée à Paris 8 ! matériel de secours : verveine, camomille, respirer par le ventre, penser à autre chose (on est pas multitâches pour rien non ?), et si vraiment il faut, un grand ôôôôôômmmmmm .... lol
    3
    Sabineuleu
    Vendredi 26 Mars 2010 à 23:54
    Et les 100 birrs, qui les encaisse ? Si je comprend bien la méthode ethiopienne, c'est toi non ? Alors te gène pas, qu'ils repassent l'examen !
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    4
    mich de foug
    Samedi 27 Mars 2010 à 15:26
    en effet, y a peut-être moyen d'arrondir les fins de mois !
    les EDT? ça ressemble à du crêpage de chignon !
    5
    Evelyne_
    Lundi 29 Mars 2010 à 16:39
    A propos de cours de français, as-tu revu Tariku pour lui en donner ? C'est un gros chantier que tu as devant toi là, ma Fabounette.
    Bisous
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