Dans la nuit de dimanche à lundi, triste nouvelle, la sœur de mon propriétaire est décédée. Triste non par l’attachement que je lui portais… Je n’avais pas connaissance de son existence jusqu’alors (mais bon d’accord c’est triste quand même). Triste pour mon proprio et sa famille, certes. Mais surtout triste pour mon chien !

Pour ceux qui ne connaissent pas la configuration de mon lieu de vie, je loue une maison, une villa on dit ici (ça pète grave, non ?) et dans les services (les petites maisons à l’arrière de la maison), mon proprio et deux de ses frères vivent. Le 4^ème service est occupé par Daniel, sa femme et leur pitchounette, Ruth. Mon propriétaire est le chef de la famille donc quand un décès survient dans la famille, c’est à lui (et aux autres bien sûr) que l’on vient présenter ses condoléances.

Autre élément important à prendre en considération : mon chien, Sénafitch. Sénafitch ne supporte par mon proprio mais aussi tous les hommes éthiopiens et par extension les femmes éthiopiennes. A sa décharge, elle a dû se prendre quelques jets de pierre et autres mauvais traitements mais sinon c’est un amour, un peu bête mais un amour qui ne veut que des câlins ! Etant donné son caractère, je me lève tous les matins, du lundi au dimanche, à 6h30 pour attacher Sénafitch et je ne la libère que le soir vers 21h30/22h.

Lundi a donc commencé un défilé de personnes… La présentation des condoléances dure 3 jours, c’est « likso ». Pour ce faire, dans le jardin a été installé une grande tente, style barnum, vert kaki avec bancs et chaises. En gros, juste devant ma porte ! L’installation de la tente à commencé mardi matin à 6h00. Cela a fait du bruit mais surtout, Sénafitch s’est mise à aboyer comme une damnée. Il a donc fallu que je me lève pour l’attacher… J’aime pas me lever tôt ! Vu que le chien était excité avant de partir, je l’ai enfermée dans la maison. Cela aurait été infernal pour les gens sinon et puis elle aurait tiré comme un forçat sur sa chaine et aurait bien réussi à me démonter la véranda (ben oui, j’ai une villa donc j’ai une véranda !).

Ont alors commencé 3 jours de déprime totale pour Sénafitch : tant de mollets et de fesses à croquer et ne pas y avoir accès…

Chien abattu...

J’étais apparemment censée mettre à disposition mon salon, mais 1) personne ne me l’a demandé, 2) soit ils étaient dans le jardin, soit ils se faisaient croquer les mollets par Sénafitch ! Au choix !

Bien qu’étant une farenji, j’ai essayé de remplir correctement (dans les limites de ma culture et de mon foutu caractère) mes devoirs : attacher le chien à 6h00, l’enfermer dans la maison à 8h00, offrir 2kg de sucre, essayer de dire la phrase de circonstance « igzér yatsinatchu » (la conjugaison n’est pas venue immédiatement mais je m’en suis sortie), revoir mon proprio le jeudi et lui dire « I’m so sad for you ». Maintenant, il ne reste plus qu’à nettoyer le jardin : il y a plein de mouchoirs en papier par terre…

Cerise sur le gâteau : c’est la période des chaleurs des chiennes… Résultat, Chugar, la chienne du proprio, les a (pas Sénafitch, elle a été opérée… Ouf !) et attire tous les chiens du quartier la nuit. Cela donne des bagarres générales dans le jardin la nuit… Super quand on doit se lever à 6h00 !