Après Servann et Malika in Bahar Dar, voici l’épisode Doc Odile, Christiane et Christine in Lalibela ! Ce programme sera ensuite suivi d’un flash spécial « Lucifer »…

Entre Noël et le Nouvel An, au petit matin, le trio infernal est arrivé à Addis. Heureusement ce n’était ni Odile ni Christine qui pilotait l’avion sinon celui-ci y aurait certainement laissé une, voire deux ailes ! Un qui y a laissé des ailes et les deux cette fois-ci, c’est le canard que nous avons cuisiné pour le nouvel an ! On s’est fait péter la cloche ! Avant cela, nous sommes allées à Lalibela pendant 2 jours : séjour fort en péripéties. Tout d’abord, lorsque nous sommes arrivées à l’hôtel, nous avons eu la désagréable surprise de ne pas nous voir attribuer les nouvelles chambres, réservées un mois auparavant, mais les anciennes. Bon la literie des anciennes est plutôt correcte, bien que quelque peu habitée, mais les sanitaires ce n’est pas vraiment ça ! Soit l’évacuation de la douche n’évacue rien, soit les odeurs remontent et les odeurs d’eaux usées… même quand je dors, ça me réveille ! Il se trouve que Fekru (moyen mnémotechnique pour retenir ce prénom : c’est presque comme fuck you… à part que ça signifie un truc comme « l’amour »… remarquez, pour certaines personnes fuck you aussi !) le patron de l’hôtel, me considérant comme une amie, s’est permis de prendre cette liberté avec mes invités et moi car il avait un groupe et que toutes les personnes dudit groupe voulaient être logées dans le même type de chambre. Ne voulant pas perdre ce client, le choix était vite vu : nous étions devenues des « tokur engueda », c’est-à-dire la famille ! Autant vous dire que Christine s’est mis pétard tandis que je cherchais à arrondir les angles… Résultat de notre petit duo : première nuit certes dans les anciennes chambres mais le lendemain passage dans les nouvelles, le tout gratuit pour Christine et moi et la 2^ème nuit d’Odile et Christiane en chambre neuve au prix de l’ancienne chambre, plus le petit déjeuner gratos pour tout le monde le premier matin ! Pendant qu’Odile et Christiane se baladaient dans les églises, nous en avons profité avec Christine pour visiter le bureau du tourisme, le bureau de l’agriculture, la municipalité et quelques hôtels récents et les deux guest houses de Lalibela.

Le soir du Nouvel An, on s’est dit qu’on allait se faire péter la sous ventrière quelque chose de bien. Nous sommes donc allées réserver au Roha Hotel, THE hôtel de Lalibela. Pour le décor, c’est magnifique (pour les parents et Evelyne : l’hôtel pause pipi), pour la bouffe, et bien disons que pour un soir de nouvel an, on aurait pu s’attendre à mieux ! Le pire n’a pas été le buffet… Toujours dans l’idée « Allez, c’est le nouvel an, on en profite », nous avons commandé une bouteille de vin en choisissant la gamme supérieure : un vin sud africain. On a commandé du rouge. La serveuse débouche la bouteille et sert un verre pour nous faire goûter : c’est un blanc moelleux… C’est bête on était parties sans foie gras ! N’étant pas du tout approprié, on dit « niet, on veut du rouge », oui mais en sud africain, yapa ! Nous étions désemparées « Bon, ben apportez nous ce que vous avez en rouge »… Gouder… Vin éthiopien… Quand on a ouvert la bouteille, il y a eu comme un légère, voire forte, odeur de médicament, d’éther (le truc pour vous faire dormir avant une opération), odeur qui persiste dans le verre. Au goût, ben… ça a goût d’éther ! Nous avions donc bien du rouge mais du rouge qui tâche ! Nous n’avons même pas réussi à finir la bouteille. Bon le plus drôle dans l’histoire de cette bouteille façon « pire que le carré de vigne », c’est notre Odile et son grand cœur. La serveuse lui ayant expliqué que ce n’était pas grave pour la bouteille ouverte, qu’elle allait la payer elle-même (un salaire de serveur à Lalibela ne doit pas accéder 500 birrs/mois et la bouteille devait faire, si je me souviens bien 300 ou 350 birrs), Odile a essayé de nous convaincre de lui laisser un généreux pourboire… Comme quoi pourquoi se fatiguer à bien faire son taf, il y en aura toujours pour payer pour vous ! Bon au final, on s’est laissées convaincre en partie !

Ensuite avec Christine, nous avons décidé de poursuivre la soirée au tukul de Melkamu (celui qui nous expliquera le concept de tokur engueda). En arrivant, Christine a chu. Résultat : des genoux de petite fille avec des bobos et des croûtes ! Pendant la soirée, un mec tout bourré nous a arrosé avec sa bière. Là, on s’est dit que l’option « aller dormir » avait du bon !

Une autre personne a bien profité du grand cœur d’Odile : la petite gamine vendant les produits de la récolte du jardin potager de la famille, à un coin de rue de chez moi. Envoyez Odile acheter des pommes de terre, elle reviendra sûr et certain avec et la petite marchande aura vendu toute sa récolte en 10 minutes top chrono. Le seul hic, c’est que les petites pommes de terre de Noirmoutier sont plus grosses que celle de notre petite marchande. Donc il a fallu compléter avec un achat de patates chez le marchand de patates ! Enfin bon, ce n’est pas grave, cela faisait juste plus de patates à éplucher et à nettoyer mais une fois ça fait, où est le problème ?

Il y a aussi une autre personne qui a bien profité de la venue de ces 3 dames : MOI ! Je me suis retrouvée équipée d’un tire-bouchon, de nouveaux couteaux de table, d’une deuxième bouteille de gaz, de bacs à glaçon, de crochets adhésifs et j’en oublie encore certainement ! Mais surtout, j’ai pu profiter de leur présence pendant une petite dizaine de jours… Bien loin d’être un enfer !