Il y a quand même quelque chose qui me troue le c.. en Éthiopie c’est la générosité des gens. Ce n’est pas tant envers moi car bien des fois je me demande si une telle générosité ne cache pas quelque chose mais on retrouve cette qualité au quotidien entre eux…Lorsque je me rends à l’Alliance française, je passe la plupart du temps devant une école privée. L’autre jour, je suis passée devant au moment de la sortie des classes en fin d’après-midi. Devant l’école attendaient des enfants. Des enfants des rues. Je ne l’ai pas remarqué immédiatement. Je l’ai remarqué quand j’ai vu un des gamins de l’école s’avancer tout en ouvrant sa gamelle du midi et la tendre à un autre enfant. Là, j’ai remarqué les enfants des rues et j’ai aussi alors réalisé que nombre d’enfants de l’école avaient le même geste et cela semblait tout naturel. Bon si quand même il y a quelqu’un d’extrêmement généreux envers moi, c’est mon poteau Robel : il me loge gracieusement depuis 6 mois et j’ai bien peur que cela ne dure encore quelques mois… Mo, le frère de Robel ne travaille pas, pour plein de raisons qui n’ont pas leur place ici. En tous cas cela veut dire qu’il n’a pas d’argent. Je suppose don que Robel le soutient régulièrement. Très souvent, Mo passe à la maison en l’absence de Robel. Il donne des cours d’anglais à Belaynesh (qui déprime dès qu’un cours est en anglais). Quand je suis présente, c’est l’occasion d’une petite discussion pour tous les trois, c’est plutôt sympa. Avant de partir Mo fait ses courses dans les placards… Oui mais là les tomates, c’est moi qui les ai acheté, allez, vas-y prends mes pâtes. Qu’est-ce que je peux dire ? Râler ? Oui mais dans ce cas, que je regarde d’un peu plus près ma situation… et lui, Robel ne me demande rien et c’est comme cela que l’on fonctionne, il ne s’accroche pas à ce genre de détails, il ne tient pas les comptes de ce qu’il donne. Alors j’essaie d’apprendre… Pas facile pour nous autres les farenji…